Délégation de service public sur les parkings : une décision à contresens
Communiqué de presse
La présentation par Messieurs Moudenc et Trautmann du délégataire retenu pour la construction et l'exploitation de plusieurs parkings de Toulouse marque le dernier acte d'une procédure de délégation de service public (DSP) initiée en janvier 2015. Elle n'est donc pas une surprise en soi.
A cette période, les élu-e-s écologistes de Toulouse Métropole s'étaient opposés au lancement précipité de la procédure. Car elle avait été décidée par la majorité sans discussion préalable sur l'orientation à donner à une politique de stationnement qui doit être mise en cohérence avec les enjeux et la politique menée en matière de mobilités.
Président du groupe Toulouse Vert Demain, Antoine Maurice regrette aujourd'hui « la constitution d'un quasi-monopole privé sur une mission de service public, alors que l'enjeu était au contraire de favoriser une maîtrise publique sur ces infrastructures. La précédente majorité envisageait le retour dans le giron de la SMAT (Société de la Mobilité de l'Agglomération Toulousaine) des parkings dont la DSP arrivait à terme. D'abord pour concrétiser une véritable politique de réduction du trafic automobile en ville. Mais également pour garantir davantage de transparence dans la gestion de ces équipements et dans les tarifs demandés aux usagers. Sur ce dossier comme sur d'autres, la majorité a privilégié une approche purement gestionnaire... Au détriment de la réflexion sur une gestion active du stationnement, sur son optimisation dans le parc existant en centre-ville comme en périphérie, sur l'organisation du stationnement résident, de l'autopartage, du parking-vélo... Compte-tenu des enjeux, donner la mainmise à Indigo (groupe Vinci) est aujourd'hui un contresens ».
Conseiller métropolitain, Régis Godec note par ailleurs que « parler de jackpot pour Toulouse Métropole relève de l'enfumage ! Avec cette délégation la redevance annuelle versée à la collectivité sera en moyenne de 6 millions d'euros. » Il précise également que « si l'affectation au financement des transports en commun d'une partie de cette redevance est une bonne résolution, elle ne compensera que partiellement la suppression de la dotation supplémentaire de la Ville de Toulouse aux transports, puis le gel de la dotation à Tisséo, décidés en 2014. Sans ce choix funeste cette dotation aurait atteint 130 millions d'euros en 2016, alors qu'elle devrait atteindre en réalité un maximum de 115 millions sur ce mandat avec l'affectation de la redevance. »