Education, petite enfance : des priorités en trompe-l’oeil
A l'approche de la rentrée scolaire la majorité municipale ne manque pas de communiquer sur les ouvertures et les rénovations d'écoles, martelant que l'éducation est sa priorité.
Si la municipalité se conforme à l’obligation légale qui lui impose de nouvelles constructions d’écoles en réponse à l’augmentation de la population toulousaine, en ce qui concerne les moyens alloués à leur fonctionnement, on est loin du compte !
Car comment affirmer une « priorité à l’éducation » quand le manque chronique de personnels - notamment d’agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) - atteint la côte d’alerte ? La décision de ne plus remplacer les départs en retraite des personnels entraîne une forte dégradation des conditions de travail des personnels. Dégradation qui ne peut que se répercuter sur l’accueil des élèves, malgré le professionnalisme des salariés. Cette souffrance au travail a pour conséquence logique une augmentation des arrêts-maladies. Mais le remplacement de ces absences, tant sur le temps scolaire que périscolaire, n’étant pas assuré, par manque d’effectifs, c’est un véritable cercle vicieux qui s’installe.
Il en va de même dans les crèches, où la majorité prétend avoir ouvert 900 places depuis le début du mandat... Tout en refusant obstinément de communiquer le solde net des places réellement créées (intégrant les transferts et les suppressions) et leur répartition par quartier et type d'accueil. Les Toulousains ont pourtant droit à une information transparente. Depuis le début du mandat de JL Moudenc, la suppression progressive des crèches familiales permet d’estimer à environ 350 le nombre de places supprimées.
Là-aussi, nous partageons l'inquiétude des professionnels de la petite enfance, mobilisés il y a peu pour dénoncer une dégradation des conditions d'accueil dans les lieux de garde et une marchandisation rampante du service, avec l’attribution de marchés à des acteurs privés à but lucratif.
Mais comment prétendre maintenir un service public digne de ce nom quand Jean-Luc Moudenc, très soucieux de témoigner de son allégeance au Président de la République, signe avec le Premier Ministre un contrat ayant pour objectif de contenir de manière drastique les dépenses de fonctionnement de notre collectivité ? Pour satisfaire aux exigences de ce contrat, il faudrait encore multiplier par deux la baisse déjà réalisée sur les dépenses de personnels !
Autant dire que les personnels n’ont pas fini de voir leurs conditions de travail se dégrader. Et les parents de voir les conditions d’accueil de leurs enfants en pâtir. Après la hausse record des impôts et des tarifs municipaux qu’ils ont subie, c’est la double peine pour les Toulousains !
François Briançon,
Président du Groupe Socialiste
Isabelle Hardy,
Présidente du Groupe Génération.s
Pierre Lacaze,
Président du Groupe Communiste
Antoine Maurice,
Président du Groupe Toulouse Vert Demain