Un projet Mobilités qui ne remédiera pas à l’asphyxie vécue par les habitants de l’agglomération toulousaine
Pour les élu-e-s écologistes de Toulouse Métropole, le projet Mobilités 2020-2025-2030 adopté aujourd'hui par le Comité syndical de Tisséo ne répondra pas aux problèmes rencontrés par les habitants de notre agglomération quotidiennement englués dans les bouchons.
Ce nouveau Plan de Déplacements Urbains (PDU) confirme en effet le scénario que nous redoutions depuis 2014, en entérinant la suppression de nombreux projets pourtant inscrits au PDU précédent pour développer les alternatives à la voiture. Les successeurs de Monsieur Moudenc devront tout remettre à plat pour être à la hauteur des enjeux de lutte contre la pollution et le changement climatique, et permettre un développement harmonieux du territoire avec une meilleure desserte de ses périphéries.
Avec la 3ème ligne de métro, la concentration des infrastructures les plus lourdes sur la ville de Toulouse fait en effet courir un fort risque d'incohérence entre l'urbanisation de notre agglomération et l'offre de transports : l'attractivité de la ville-centre sera renforcée, tandis que les problèmes de mobilité s’accroîtront dans les zones périphériques moins bien desservies. Et ce alors qu'avec le nouveau plan d'urbanisme intercommunal (PLUi-H), les communes de la métropole sont appelées à un effort de construction supplémentaire, tandis que le PLUi-H ne renforce que faiblement la constructibilité sur le corridor toulousain d'une 3ème ligne qui serait pourtant voué à accueillir près de 150 000 habitants...
Concernant le vélo et les modes actifs nous saluons la levée des réserves de la commission d'enquête publique, avec à la clé une augmentation du budget dédié à ces modes. Nous serons attentifs à la concrétisation des efforts annoncés. Mais nous constatons déjà qu'avec l'abandon d'un grand nombre de projets de transports collectifs en surface, c'est un coup d'arrêt qui est mis à l'ambition de partager l'espace public entre les différents modes de déplacements, pour l'amélioration du cadre de vie et de la qualité de l'air.
Nous serons également vigilants sur la stratégie financière accompagnant ce projet Mobilités. Nous restons perplexes quant à la soutenabilité pour la Métropole et Tisséo des investissements prévus, et sur la réalité des moyens affectés à certaines opérations, comme le prolongement de la ligne B à Labège. Par ailleurs si l'optimisation du réseau peut être recherchée dans une optique d'amélioration du service public, la volonté de réduire les coûts d'exploitation ne saurait se solder par une baisse de la qualité générale du service. Une dégradation serait d'autant moins acceptable que la majorité des tarifs de Tisséo ont augmenté sous couvert de mise en place de la tarification « solidaire ».
Dès le lancement de la procédure d'élaboration de ce projet Mobilités les écologistes ont été force de proposition. Nous avons présenté un projet alternatif pariant sur la complémentarité des modes de transports et réaliste financièrement, permettant un maillage du territoire bien plus important que celui prévu par le projet Mobilités. Au final, nous constatons que ces propositions n'ont jamais été analysées par le Conseil scientifique mis en place. Et nous regrettons que nos concitoyens n'aient pas d'amélioration significative des conditions de déplacements à attendre dans les 10 ans à venir, malgré l'urgence en termes de qualité de vie, de lutte contre la pollution, de climat et d'économie.