Les aménagements ferroviaires au nord de Toulouse ne doivent pas être pris en otage par le dossier LGV
Le Président de Toulouse Métropole est aujourd’hui à Paris pour défendre la LGV Bordeaux-Toulouse devant le Conseil d’orientation des infrastructures de transports, aux côtés d’autres élus d’Occitanie.
A cette occasion nous rappelons qu’outre la LGV, le Grand Projet ferroviaire Sud-Ouest (GPSO) soumis à la réflexion du Conseil d’orientation dans le cadre des Assises nationales de la mobilité intègre les Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT). Les AFNT prévoient un doublement des voies sur un tronçon de 19 km entre les communes de Saint-Jory et de Toulouse. C’est là un investissement indispensable et qui fait consensus à l’échelle de notre territoire, pour le développement des transports du quotidien dans le nord de notre agglomération, totalement congestionnée. Pour un coût estimé à environ 700 millions d’euros, les AFNT permettraient en effet un cadencement au 1/4 d’heure entre Toulouse et Castelnau d’Estrétefonds (futur terminus TER) en desservant plusieurs haltes ferroviaires.
Lors du Conseil de Toulouse Métropole du 15 décembre, notre groupe a interpellé Monsieur Moudenc sur ce dossier. Car tout en installant le Conseil d’orientation, la Ministre des transports Elisabeth Borne s'était prononcée en faveur d’une priorité aux trains du quotidien, laissant augurer un report de l'investissement LGV. Dans ce contexte, nous considérons que l’investissement de l’Etat dans les AFNT ne saurait faire les frais d’une décision gouvernementale, et qu’il devrait être défendu comme une priorité par les responsables politiques locaux.
Le Président de Toulouse Métropole avait répondu "les projets contenus dans le GPSO sont indissociables". Ce qui revient à réclamer la LGV… ou rien. Mais l'impact d’un report ou d’un abandon des AFNT a-t-il été sérieusement évalué ? Et une question demeure : les Maires du nord Toulousain sont-ils en phase avec cette posture "LGV ou rien" ? L'évolution récente de la position du groupe des élus radicaux, par la voix du maire de Blagnac, laisse déjà présager une remise en cause de cette posture irresponsable du tout ou rien.
Aujourd’hui plus que jamais, nous mettons en garde sur les conséquences qu’aurait un abandon ou un report des AFNT pour notre territoire. Et si l’enveloppe globale nécessaire à la réalisation de l’intégralité des projets GPSO ne pouvait être réunie, nous plaidons pour la réalisation de cette infrastructure indépendamment des autres projets étudiés dans ce programme.
Dans un contexte incertain de remise à plat des grands projets ferroviaires, nous estimons que Jean-Luc Moudenc ne peut durablement parler au nom des communes de notre agglomération sans concertation préalable. C’est pourquoi nous réitérons notre demande, restée sans réponse à ce jour, d’un débat spécifique au projet GPSO au sein du Conseil de Toulouse Métropole !