Réaction aux mesures annoncées contre la pollution atmosphérique
Les mesures présentées hier à la préfecture après un nouvel épisode de forte pollution de l'air dans notre agglomération confirment qu'il y a urgence à agir pour préserver la santé de nos concitoyens.
Les chiffres communiqués par l'ARS en témoignent : 2 800 décès prématurés par an en Occitanie et une perte moyenne de 9 mois d'espérance de vie sont attribuables à la pollution atmosphérique, qui est aussi responsable de 15 à 30 % des nouveaux cas d'asthme de l'enfant à proximité des grands axes de circulation. La pollution pèse également sur notre économie, avec un coût estimé à 174 M€ par an pour la collectivité. Par ailleurs les pics de pollution sont en augmentation, avec des dépassements des valeurs règlementaires passés de 9 jours en 2016 à 15 jours en 2017.
Pour les élu-e-s écologistes, ces éléments montrent qu'on ne peut décemment plus, comme le faisait encore le Maire de Toulouse récemment, se féliciter que « Toulouse fasse partie des grandes villes les moins polluées de France ».
Dans ce contexte, la mise en place de la vignette Crit'air assortie de la circulation différenciée au 3ème jour de franchissement du seuil d'alerte, déjà en vigueur dans d'autres agglomérations, s'imposait aussi à Toulouse. En revanche, Antoine Maurice constate à regret que « le périmètre d'application de ces mesures sera cantonné à l'intérieur du périphérique toulousain, quand dans la région de Grenoble elles s'appliquent à l'échelle du département ! Le périphérique lui-même étant exclu du périmètre, les automobilistes coincés dans les bouchons seront donc les premiers à subir la pollution dans l'habitacle de leur véhicule... La préfecture justifie cette décision par l'existence d'un réseau de transports en commun plus dense à l'intérieur du périphérique, ce qui est en soi un terrible aveu du sous-développement des transports à l'échelle de notre agglomération ! »
Les mesures présentées par la Mairie de Toulouse, Toulouse Métropole et Tisséo sont, elles, clairement insuffisantes.
Pour faire oublier leur refus de la mise en place de la gratuité du réseau Tisséo lors des pics de pollution, motivé par des préoccupations purement comptables, Messieurs Moudenc et Lattes nous proposent un ticket « planète » valable à la journée sur le réseau Tisséo. Pour un tarif de 4€, donc plus cher qu'un aller-retour plein tarif en temps normal. Autant dire que cette mesure s’annonce peu incitative… Quant à la gratuité des VélôToulouse, il faudrait également offrir aux cyclistes des masques anti-pollution… Et pour Antoine Maurice, « c’est une mesure cache-misère en l’absence d’une véritable politique vélo, qui devrait reposer en particulier sur le développement accru de pistes cyclables sécurisées, et d’un réseau express vélo qui figurait parmi les engagements électoraux de la majorité de Jean-Luc Moudenc »…
Sur le fond, ces annonces ne feront pas oublier les réponses structurantes qui s'imposeraient pourtant pour améliorer d'ici 2020 les mobilités et la qualité de l'air dans notre agglomération. D’autant plus que comme le rappelle la préfecture, indépendamment des pics, c’est la pollution chronique de l’air qui a les impacts les plus importants sur la santé. Parmi les propositions que nous réitérons :
- Un renforcement rapide du réseau de transports en commun par la création de nouvelles lignes de bus rapides en sites propres pour la desserte des périphéries. Ces lignes complèteraient le réseau Linéo dont la majorité médiatise abondamment l'actuel déploiement... Mais dont l'impact en termes de report de l'auto vers les transports collectifs s'annonce faible, puisque la plupart des Linéos sont déjà englués dans le trafic routier faute de voies réservées...
- La création de plusieurs circulaires de bus rapides pour les trajets de périphérie à périphérie.
Il n’est pas possible d’attendre une 3ème ligne de métro en 2024 voire en 2030 pour apporter des solutions concrètes et efficaces aux Toulousains et aux habitants de l’agglomération !