Le premier parking mutualisé de Toulouse est en service !
Enfin, nous y sommes ! Le premier parking mutualisé de Toulouse est en service depuis le 1er septembre dans l'écoquartier de la Cartoucherie. Il est inauguré ce mardi 22 novembre par Jean-Luc Moudenc.
Pourtant, il y a quelques années de cela, j'étais un peu seul à défendre ce projet en tant qu'adjoint au Maire de Toulouse et responsable des écoquartiers.
Le principe est pourtant simple, économique, et il engage une politique d'écomobilité : il s'agit de mutualiser ce parking entre les logements et les activités économiques.
Pourquoi mutualiser ?
Aujourd'hui, dans tous les projets urbains, la Ville de Toulouse oblige les acteurs économiques, les promoteurs et les bailleurs sociaux à réaliser des places de parking pour obtenir des permis de construire. Chacun finance donc les places de stationnement... Et augmente considérablement le prix du projet pour satisfaire à ces exigences, une place de parking souterrain coûtant entre 15 000 et 20 000 Euros. Mais lorsque les projets sont livrés, on se rend compte que les places des résidents ne sont occupées qu'en soirée, et les places dédiées aux bureaux qu'en journée. D'où cette idée : pourquoi ne pas réduire le nombre de places créées et mutualiser ces fonctions ?
C'est cette proposition que j'ai défendue de 2008 à 2014, pour aboutir à cet équipement innovant et qui est l'une des premières réalisations de ce type en France.
Le projet l'a emporté sur les conservatismes et il était suffisamment avancé en 2014 pour ne pas être remis en cause
En 2009, lors de la mise en place des ateliers participatifs, le principe de la mutualisation du stationnement avait été vivement contesté par les professionnels de la promotion immobilière, mais bien accueilli par les architectes et urbanistes. Le principe semblait séduisant mais les modalités d'application complexes, notamment pour le financement de l'ouvrage.
Pour leur part les promoteurs restaient convaincus qu'ils ne pourraient pas commercialiser des logements sans parking privatif associé, les services publics réclamaient du stationnement privatif pour leurs agents avec les écoles et les crèches. Et les responsables de l'aménagement fronçaient les sourcils quand nous leur expliquions qu'il fallait réaliser et réussir ce parking afin qu'il puisse servir de modèle.
Ainsi nous avions imaginé trois parkings qui pourraient accueillir des services liés à l'écomobilité, des ateliers de réparation de vélo, des services de conciergerie pour les entreprises, du covoiturage ou de l'autopartage. Les urbanistes Margerit & Paris proposaient même des constructions en étage et la possibilité de concevoir les ouvrages de façon qu'ils puissent dans l'avenir être transformés en bureaux ou en logements.
Les principales fonctions ont été préservées, mais le projet aurait mérité d'être mieux intégré...
Au final, un premier parking de 450 places est livré, il a été financé grâce aux participations financières demandées aux entreprises, aux promoteurs et aux bailleurs sociaux. Les promoteurs m'ont fait part de leur étonnement de constater que les personnes intéressées par l'achat d'un logement ne manifestaient pas d'opposition particulière à l'idée de ne pas avoir de parking privatif, et de garer leur véhicule à l'entrée du quartier. Au contraire, elles sont conscientes que les espaces publics du coeur de quartier seront ainsi préservés d'un trafic automobile devenu inutile.
Cet équipement sera confirmé en 2014, malgré l'opposition de Jean-Luc Moudenc lors du vote sur le dispositif de financement de ces parkings. Malheureusement, le budget sera revu à la baisse et la qualité architecturale s'en ressent aujourd'hui. Pour ma part, j'aurais préféré que l'aspect de ce premier parking soit adouci, mais la réduction de 25 % du budget aura sans doute condamné cette option. Soyons résolument positifs et espérons que la nouvelle majorité municipale saura s'inspirer de ce projet pilote pour les futurs écoquartiers. Les bonnes idées n'appartiennent à personne...