Qualité du débat démocratique : Toulouse très mal classée
La presse fait régulièrement des titres avec des classements des grandes villes en matière de bouchons, d'attractivité économique ou démographique... Il est un domaine dans lequel la place de Toulouse est malheureusement peu enviable : la qualité du débat démocratique.
Le dernier conseil municipal, qui s'est achevé à 23H30, a encore battu un record de durée, avec 13 heures de débats. Avec les autres groupes de l'opposition, les élu-e-s écologistes ont fait remarquer au maire que pour la qualité des échanges, il serait souhaitable d'alléger les ordres du jour en réunissant plus souvent les élu-e-s. Monsieur Moudenc a justifié la raréfaction des séances par la montée en puissance de Toulouse Métropole, qui rendrait moins nécessaire la tenue régulière de réunions municipales.
Nous avons donc comparé la fréquence des réunions du Conseil municipal toulousain avec celles d'autres grandes villes-centres de métropoles*. Et le résultat ne fait vraiment pas honneur à notre ville :
- A Bordeaux, le Conseil municipal délibère environ dix fois par an. Pour le 1er semestre de 2016 six séances ont été programmées.
- A Montpellier, Philippe Saurel a réuni le Conseil municipal à onze reprises en 2015, et les séances se poursuivent au même rythme sur le 1er trimestre 2016.
- A Grenoble, les élu-e-s municipaux ont débattu au moins une fois par mois en 2015 (mois d'août excepté) ; même périodicité depuis le début de 2016.
- Rythme équivalent à Strasbourg.
- A Lille, près de huit séances par an.
- Rennes fait un peu moins bien, avec six séances prévues en 2016...
... Mais toujours mieux que Toulouse, qui s'achemine vers quatre conseils municipaux cette année (le strict minimum légal), après six séances en 2015.
De plus, et contrairement à ce que laisse entendre Jean-Luc Moudenc, le Conseil de Toulouse Métropole ne se réunit pas plus souvent que ceux des autres intercommunalités de notre comparatif : avec quatre séances en 2015, notre Métropole arrive loin derrière Grenoble (neuf), Bordeaux (huit) ou Strasbourg (sept) sur la même année.
Président du groupe Toulouse Vert Demain, Antoine Maurice commente : « La majorité toulousaine juge sans doute utile d'organiser des conseils municipaux-fleuves pour diluer certaines décisions impopulaires dans un ordre du jour long comme le canal du Midi. Nous jugeons pour notre part que cette pratique porte préjudice à la compréhension de délibérations que ni les citoyens ni la presse n'ont la possibilité de suivre dans de bonnes conditions. »
Pour la qualité du débat démocratique à Toulouse, nous réitérons donc auprès de Jean-Luc Moudenc notre demande de réunions plus fréquentes du Conseil municipal !
*Sources : sites officiels des communes.